par Antoine Bonin, publiée le 22/11/2013 à 05:00  | 
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Strasbourg Réhabilitation du palais de justice Un chantier qui inquiète

Rue du Fossé-des-Treize, les travaux de rénovation du TGI succéderont au chantier Premium.  PHOTO DNA – Laurent RÉA

Rue du Fossé-des-Treize, les travaux de rénovation du TGI succéderont au chantier Premium. PHOTO DNA – Laurent RÉA

Organisée mercredi soir au Ciarus, la troisième réunion publique sur le chantier de réhabilitation du palais de justice de Strasbourg n’a pas attiré les foules. Elle a été l’occasion d’aborder la question des nuisances à attendre dans un quartier où les riverains ont déjà dégusté avec le chantier Premium.

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Ils n’ont pas été nombreux à venir converser avec les responsables de l’Agence publique pour l’immobilier de la justice (Apij), maître d’ouvrage, et avec l’architecte barcelonais Jordi Garcés choisi pour redessiner le palais de justice. « On attendait un peu plus de monde », confesse l’adjoint de quartier Robert Herrmann, devant une trentaine de personnes – officiels compris – disséminées dans une salle qui paraissait bien spacieuse.

Le public a pu écouter celui qui a notamment mené la rénovation du musée Picasso de Barcelone, détailler ses ambitions pour le tribunal de grande instance de Strasbourg.

L’architecte catalan, qui s’exprimait dans un excellent français, souhaite « mêler l’ancien et le nouveau de façon harmonieuse », « donner des panoramiques de lumière à la salle des pas perdus en effaçant les murs muets ». Parmi les points forts de son projet, un patio verdoyant aménagé dans l’enceinte du bâtiment historique.

Une charte « chantier à faibles nuisances »

Avant de pouvoir admirer ce qui n’apparaît pour l’instant que sur des esquisses et des images de synthèse, il faudra tout de même patienter trois ans. Trois années de travaux dont la première tranche concerne l’installation des bâtiments modulaires du tribunal provisoire sur le parvis actuel et sur une partie de la rue Finkmatt. Les préfabriqués, qui s’étendront sur trois niveaux de 2,20 m, arriveront début décembre par convois exceptionnels. « L’impact de ce chantier sera minime en termes de nuisances », promet un agent de l’Apij.

Les locaux provisoires accueilleront l’ensemble des services du TGI en mai 2014. Un mois avant le début des travaux du palais historique qui doivent durer jusque fin 2016.

L’entreprise qui héritera du colossal chantier n’est pas encore connue. Elle devra signer une charte « chantier à faibles nuisances » qui impose un certain nombre de mesures en termes de sécurisation des abords du site, de gestion des nuisances acoustiques et des pollutions aériennes.

« Le bruit devra être inférieur à 75 db(A), ce qui correspond aux émissions sonores d’un boulevard urbain passant de centre-ville », précise le chargé de projet de l’Apij. Des mesures seront effectuées par un bureau d’étude spécialisé. Pour lutter contre les pollutions aériennes, il est prévu un arrosage régulier des poussières.

« On a été surpris par les méthodes utilisées »

« Pourquoi ce type de mesures n’ont pas été adoptées par la Ville pour les chantiers Premium et Hôtel 3D ? », lance une habitante, qui fustige le « stationnement sauvage dans la rue du Fossé-des-Treize ». Son voisin apostrophe à son tour le premier adjoint : « On a respiré des poussières pendant un an et demi. Il n’y a jamais eu d’aspersion sur les poussières ! »

La succession de chantiers, « c’est simplement la vie de la ville », répond l’élu, en rappelant que la problématique de la rénovation du TGI « se pose depuis 1997 ».

Devant le ressentiment des riverains, Robert Herrmann admet qu’il y a eu « des moments de laisser-aller » sur les chantiers Premium et Hôtel 3D. « On a été surpris par les méthodes utilisées », reconnaît le premier adjoint, qui ajoute que la leçon a servi pour le Printemps où un sonomètre a été mis en place. « Tout ça, on l’a demandé il y a un an et demi ! », réagissent les habitants.

Très attentive aux remontées du terrain, la directrice générale de l’Apij s’est voulue rassurante : « Presque tous nos projets qui concernent des tribunaux ou des établissements pénitentiaires sont en centre-ville. La charte qualité environnement, nous l’avons déjà demandée ailleurs. Et nous n’hésitons pas à appliquer aux entreprises des pénalités sans complaisance quand des choses ne vont pas sur nos chantiers. »

Quai Finkmatt, les nuisances ne devraient pas être insupportables. L’épaisse façade du bâtiment historique, qui sera maintenue en l’état, offre « une protection acoustique de fait », indique l’architecte. Les plus gros désagréments sont à prévoir lorsque les engins attaqueront la démolition du troisième étage ajouté à l’édifice dans les années 1970.

par Antoine Bonin, publiée le 22/11/2013 à 05:00

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